Changement à Bercy : Eric Lombard, non reconduit, cède sa place à Roland Lescure

Un départ inattendu du ministère de l’Économie

Depuis dimanche 5 octobre, la nouvelle composition du gouvernement Lecornu a marqué un tournant à Bercy : Eric Lombard, après seulement neuf mois en tant que ministre de l’Économie, n’a pas été reconduit. C’est Roland Lescure, figure de l’aile gauche du camp présidentiel et ancien ministre de l’Industrie, qui reprend le flambeau. L’absence de Lombard, repérable autant par sa stature que par son parcours, sonne comme un signal clair d’un changement de cap, voulu par le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu.
Lombard, 67 ans, aura marqué son passage à Bercy par la gestion d’un contexte budgétaire brûlant et une transition gouvernementale délicate, notamment lors de la passation entre François Bayrou et Sébastien Lecornu le 10 septembre. « Il va falloir des ruptures, et pas que sur la forme, et pas que dans la méthode, des ruptures aussi sur le fond », avait d’ailleurs déclaré le nouveau chef du gouvernement, actant de facto la fin de la mission de l’ex-patron de la Caisse des dépôts et consignations à la tête des finances françaises.

Une carrière marquée par la finance et l’engagement public

Diplômé de HEC Paris, Eric Lombard s’est forgé une solide réputation dans le monde bancaire et assurantiel avant de basculer dans la sphère publique. Après avoir dirigé la Caisse des dépôts et consignations de 2017 à 2024, il aura été le troisième ministre de l’Économie en moins d’un an. Très attaché au dialogue et à l’équilibre des comptes, il s’est récemment illustré lors de son passage sur France Inter, réaffirmant sa fermeté sur les économies à réaliser : « Sur les 44 milliards [d’économies], je suis très ferme », déclarait-il le 26 août dernier, dans un contexte de préparation du budget 2026 et de tensions internes à la majorité.

Une page se tourne pour la politique économique française

L’éviction d’Eric Lombard s’inscrit dans une volonté de rupture, alors que le gouvernement cherche à faire adopter un budget 2026 porteur de nouveaux équilibres. Le passage de témoin à Roland Lescure marque la fin d’une courte mais intense séquence pour celui qui incarnait la continuité du projet économique de l’ère Bayrou. Lombard quitte le gouvernement, mais laisse derrière lui une empreinte perceptible, tant sur les dossiers industriels que sur le pilotage des finances publiques.

Qui remplace Eric Lombard à la Caisse des dépôts ?

Depuis le départ d’Eric Lombard à la tête de la Caisse des dépôts en décembre 2024, c’est Antoine Armand qui lui a succédé en tant que directeur général, poursuivant ainsi la mission de pilotage stratégique de cette institution-clé du financement public en France.

Le parcours politique d’Éric Lombard : une expertise plus qu’une appartenance partisane

Tout au long de sa carrière, Éric Lombard s’est distingué par une trajectoire marquée avant tout par la compétence et l’engagement public, plus que par l’adhésion à un parti. Il est apprécié pour sa capacité à dialoguer avec la gauche et pour sa proximité avec des personnalités telles que Fabien Roussel ou Olivier Faure, mais il n’a jamais été formellement affilié à une formation politique. Cette indépendance lui a permis d’intervenir dans des gouvernements de sensibilités différentes, incarnant une certaine continuité à la tête de la Caisse des dépôts puis du ministère de l’Économie.

Le salaire du patron de la Caisse des dépôts : une rémunération à la hauteur des enjeux

À la tête de la Caisse des dépôts, Éric Lombard bénéficiait d’un salaire aligné sur la responsabilité et la dimension de l’institution : les dirigeants de la CDC perçoivent généralement entre 350 000 et 400 000 euros brut annuels, un niveau comparable à ceux des grandes entreprises publiques françaises et justifié par la gestion de plus de 1 300 milliards d’euros d’actifs.

Repères biographiques et carrière d’Éric Lombard

Né en 1958 à Boulogne-Billancourt, Éric Lombard est diplômé d’HEC Paris en 1981. Il débute sa carrière chez Paribas, gravit les échelons dans la banque et l’assurance – devenant directeur général de BNP Paribas Cardif puis de Generali France – avant de prendre la direction de la Caisse des dépôts en 2017. Il est le premier à ne pas être issu de la fonction publique à occuper ce poste depuis la création de l’institution en 1816. Son parcours est détaillé sur sa page Wikipédia, qui retrace son influence majeure sur les politiques économiques publiques et le financement de l’économie française.